Grande Loge Mixte Universelle (GLMU),

La Grande Loge mixte universelle (GLMU) est une obédience maçonnique qui a été créée à la suite à une scission d’avec la Fédération française du « Droit humain ». Cette division n’était pas un événement isolé dans l’histoire de la franc-maçonnerie française. Déjà en 1913, une tentative similaire avait eu lieu avec la création de la Grande Loge mixte symbolique, motivée par des désaccords concernant l’influence du Suprême Conseil universel mixte « le Droit humain » sur les opérations de l’obédience.

Ainsi, la GLMU a-t-elle été fondée en février 1973 par trois loges issues du Droit humain, sous l’appellation initiale « Grande Loge mixte universelle-Droit humain-Tradition ». Cette création marquait une nouvelle étape dans l’évolution de la franc-maçonnerie mixte en France. Le 10 octobre 1975, le Grand Orient de France a accordé une patente du Rite français à la GLMU, renforçant ainsi sa légitimité et son indépendance rituelle. Les figures clés de cette fondation étaient Éliane Brault et Raymond Jalu, qui ont servi comme les premiers grands maîtres entre 1974 et 1978. Leur rôle dans l’établissement et la direction de la GLMU a été fondamental, et ils sont respectés comme les pionniers de cette obédience.

La GLMU se structure comme une fédération de loges, organisées principalement en loges bleues, qui couvrent les trois premiers degrés de la franc-maçonnerie. Ces loges travaillent majoritairement au Rite français, bien que certaines pratiquent le Rite écossais ancien et accepté (REAA). L’adoption de sa constitution en 1979, similaire à celle du Grand Orient de France, marque un tournant dans l’affirmation de son identité et de son fonctionnement autonome.

En 1995, la GLMU a fait un pas décisif en affirmant sa spécificité lors de son convent. Une motion votée à l’unanimité a mis en avant une vision de la franc-maçonnerie républicaine, mixte et de proximité. Cette vision était guidée par les principes de Liberté, Égalité, Fraternité, enrichis par la solidarité et ancrés dans la laïcité. Cette dernière est comprise comme un rejet de tout dogmatisme, reflétant les orientations progressives et modernes de l’obédience. Ces principes ont continué à caractériser la GLMU, et ont été régulièrement réaffirmés lors de ses convents successifs, abordant des thèmes majeurs comme la mixité, la laïcité, la démocratie interne, l’égalité de ses membres, et l’indépendance vis-à-vis des ateliers de perfectionnement.

En 1982, la GLMU a connu une scission importante lorsque certaines loges, privilégiant une orientation plus spirituelle que les orientations progressives de la GLMU, ont formé la Grande Loge Mixte de France.